Le coin de l’Ombud : je t’aime… moi non plus

Une déclaration d’amour intempestive sur le lieu de travail peut être embarrassante. Si la situation n’est pas rapidement éclaircie, elle peut même dégrader profondément la relation de travail et avoir des répercussions fâcheuses à long terme.

 

Comme dans beaucoup de lieux de travail, il peut arriver que ce soit au CERN qu’on rencontre le partenaire d’une vie. Mais toutes les idylles naissantes ne finissent pas en conte de fée. C’est là que les problèmes commencent, et que la situation peut se dégrader rapidement.

Pierre trouve Marie très séduisante. Il lui fait souvent des compliments sur son apparence et sur ses tenues. Marie est d’abord flattée et accepte les compliments ; mais les remarques de Pierre se font de plus en plus fréquentes, il semble la suivre partout et son attitude n’est manifestement pas désintéressée. Marie commence à se sentir mal à l’aise.

À ce stade, en principe, Marie devrait dire à Pierre que ses attentions la gênent et qu’elle souhaite que ce comportement cesse. Malheureusement, entre personnes collaborant sur des projets, qui les amènent peut-être à se rencontrer régulièrement, il peut être délicat d’aborder le sujet, et l’on est vite tenté de reporter la pénible discussion à plus tard dans l’espoir que la situation finira par se résoudre d’elle-même.

Marie est bien ennuyée ; elle se demande si sa réaction à l’attitude de Pierre est exagérée, ou encore si elle interprète mal ses remarques. Elle ne sait pas vraiment comment gérer la situation et hésite à dire ce qu’elle pense, de peur du contrecoup que cela pourrait avoir sur la relation professionnelle. Elle ne dit rien et, bien sûr, l’attitude de Pierre ne change pas.

La meilleure solution, lorsque l’on est visé par des attentions intempestives, est d’apprendre à dire « stop » d’une manière amicale, mais néanmoins ferme et qui ne laisse place à aucune ambiguïté.

Il est alors absolument crucial de faire comprendre à Pierre que ses avances ne sont pas les bienvenues, même s’il n’a pas voulu créer de problème au départ. Il répondra peut-être qu’il n’a fait que se montrer galant, ou bien qu’il n’avait pas imaginé un instant que ses compliments pouvaient déranger – de toute façon, le message principal est passé : son comportement n’est pas acceptable, et s’il continue cela ne sera pas toléré.

Bien entendu, tout cela s’applique aussi dans le cas où c’est Pierre qui reçoit des compliments de la part de Marie et qui se retrouve la cible d’attentions malvenues.

Le plus important ici est de bien comprendre que, même quand nos actions sont dictées par des émotions positives, c’est leur impact qui compte. Tout comportement pouvant gêner ou embarrasser la personne qui y est exposée doit cesser.

Persister dans ce type de comportement peut porter atteinte au respect de l’autre et avoir de lourdes conséquences sur une relation de travail. Si l’on n’y met pas un terme, une telle situation peut vite dégénérer en harcèlement.

Les conventions sociales et la nécessité de poursuivre des relations de travail retiennent souvent ceux qui en sont victimes d’agir contre ces comportements, et la difficulté est encore accrue dans le cas d’une relation hiérarchique. Soyez cependant assuré que de tels comportements sont tout à fait contraires au Code de conduite du CERN et ne sont pas tolérés dans le contexte professionnel. Toute personne se trouvant face à ce genre de difficultés peut contacter l’Ombud sans hésiter, afin de solliciter son soutien pour s’attaquer à la situation directement ou pour se renseigner auprès des services appropriés de l’Organisation quant aux autres moyens d’action envisageables.

Adressez-vous à l’Ombud sans attendre !

 


N.B. : vous pouvez retrouver tous les « Coins de l’Ombud » sur le blog de l’Ombud.

par Sudeshna Datta-Cockerill